Mamadou Kalombo (né en 1988 en République démocratique du Congo) danse, ou plutôt, soigne par la danse. De ses mouvements, à l’intensité de son regard et la largesse de son sourire, c’est tout son être qui communique dans l’espace. « Le meilleur street dancer de Suisse » est alors avant tout une personne qui vous tend la main. Une générosité à la gestuelle savoureusement artistique.
Le 4 septembre 2021, Mams remporte – pour la troisième fois ! – la finale nationale du Red Bull Dance Your Style. Décembre 2022, il s’envole représenter la Suisse à la finale mondiale en Afrique de Sud, en compagnie d’un de ses plus anciens élèves, le veveysan Matteo Santoro. Tout une symbolique.
D’abord, car il n’avait auparavant jamais pu se rendre à ces finales mondiales de 2014 et 2015, tout comme les championnats du monde HHI (hip-hop international) en 2009, 2010 et 2013 à Las Vegas. La raison ? Arrivé en Suisse à l’âge d’un an, son pays d’origine a mis des années à lui délivrer un passeport valable.
Puis, cette finale de 2022 revêt une autre note joyeuse. Suites aux restrictions de voyages liées à la pandémie, la finale de 2021 est repoussée d’une année. Le hasard fait ainsi bien les choses. Les vainqueurs de 2021 et de 2022, le professeur et l’élève, tous deux veveysans, se trouvent ensemble pour vivre cette expérience.
On retrouve ici l’essence de Mamadou Kalombo, alias Mams (cf. maman), surnom qui lui vient de l’école car il prenait soin de tout son entourage. L’envie de mettre la jeunesse au centre lui vient tôt. En 2006, à peine âgé de 18 ans, il commence à enseigner, ouvre sa première école K-Unik avec Joséphine Rémy et poursuit en 2008 avec une formation Jeunesse+Sport. Dès 2014, il crée le studio Leszarts, qui accueille notamment sa nouvelle école au sein d’une structure artistique qu’il partage avec sa compagne Marie Henchoz.
Danseur, chorégraphe, professeur, Mams, Goku ou Swiss All Styler, Mamadou Kalombo a contribué, en développant son art depuis Vevey, au rayonnement du hip-hop suisse.
Vidéo : societe-ecran media
Virgule sonore : Matthew Franklin
Photos : Sébastien Agnetti
