A l'image de Vevey
Imaginé il y a trente ans, le label Vevey, ville d’images a mis du temps à s’imposer. Même s’il doit être renforcé, il est désormais un atout culturel, touristique et économique pour la cité de 20 000 habitantes et habitants. Le concept est dans l’air du temps : partout en Europe, des villes font le pari de l’art et de la culture pour gagner en notoriété.
En jargon de marketing urbain, une telle ville est appelée événementielle. Sa transformation obéit à un schéma connu ; une ville, comme tant d’autres, jadis prospère grâce à ses industries, se retrouve un jour fort dépourvue lorsque les vents mauvais des crises économiques, du chômage et du déclin démographique commencent à souffler. Pour se rendre à nouveau désirable, la ville ose le pari de l’art, de la culture, d’événements périodiques comme un festival. Miser sur ce capital symbolique, c’est tracer un cercle vertueux entre un surcroît de visiteurs, des retombées économiques, une amélioration d’image, l’attraction de nouveaux habitants, un mieux-être urbain, et un lien social que seule la culture est apte à tisser, en particulier chez les plus jeunes.
Partout en Europe, des villes autrefois laborieuses se sont réinventées pour redonner de l’espoir. C’est le cas dans les régions de la Ruhr et du Nord de la France, par exemple, profondément marquées par la disparition des industries. Des villes grises comme Nantes, Le Havre ou Metz retrouvent peu à peu des couleurs. Avec des succès divers, certes. Car l’expérience le montre : quelques solides conditions sont requises. Le changement structurel demande du temps, l’adhésion de la population, une vision claire et la fidélité à une identité profonde de la ville, cette fidélité étant garante d’une proposition que l’on ne retrouve pas ailleurs.