Homo Ludens
NANA
Homo Ludens
NANA

NANA

Interventions artistiques en plein air

Chaque année, au travers d’une carte blanche, un·e artiste veveysan·ne est invité·e par le Service de la culture à poser son regard sur la ville à travers un projet artistique, à découvrir comme une galerie virtuelle dans les en-têtes du site. Depuis 2023, la carte blanche fait également l’objet d’interventions artistiques dans l’espace public, sur des formats divers, au gré des aménagements de la ville.

Dès fin mars, l’artiste NANA offre pour sa carte blanche une série d’interventions poétiques, ludiques et décalées. Avec HOMO LUDENS, l’artiste propose de redonner un souffle à nos déambulations quotidiennes au moyen d’un objet inoffensif bien connu de toutes et tous. Par un jeu de mise en scène, elle sème la vie sur son passage.

Si vous la croisez dans son pèlerinage poétique, n’hésitez pas à engager la conversation ou à la prendre en photo ! #trouveznana #homoludens

Cabines téléphoniques

Du 25 mars à la fin de l’été, NANA a investi les cabines téléphoniques situées à la place du 14 juin (devant le centre St-Antoine), et au sud de la rue du Panorama.

Cirque Knie

Un jour au cirque

En novembre, NANA a pu s’immiscer dans quelques décors du cirque Knie. L’occasion de créer des scènes à la fois ludiques et intimistes.

« Tout a commencé à l’époque où je passais mon temps avec ma grand-mère, qui était marin. Survivante des deux guerres mondiales et une fervente partisane de la liberté, elle savait tirer le meilleur parti de chaque situation. Avec un perroquet lanceur d’insultes juché sur son épaule, elle m’a appris à lire l’avenir dans les cartes. En jonglant nonchalamment avec des mandarines, elle m’a parlé de la réincarnation des âmes. Chaque jour avec elle était une aventure imprévisible.
Un jour, elle m’a emmenée nourrir les chevaux dans un campement de gitans installé non loin de la maison. Quelques années plus tard, à 7 ans, je rentrais de l’école quand j’ai vu un cortège de caravanes s’installer sur ce même terrain. Je suis allée fureter autour du camp afin de comprendre ce qui se tramait. Et c’est là que j’ai découvert un univers fascinant, tout de lumières et de couleurs, une tribu d’adultes déterminés à jouer, avec un mode de vie nomade dans lequel je me suis instantanément sentie comme à la maison.
Timide mais bien décidée à rejoindre leur groupe, je me suis approchée d’un homme au turban, dont la moustache n’avait rien à envier à Salvador Dali. Il s’est avéré que j’avais devant moi le fakir de la troupe de cirque. Outre son aptitude à s’enfiler des clous de 10 centimètres dans le nez et autres joyeusetés, on s’est tout de suite bien entendus. L’étincelle au fond des yeux, il m’a tendu une fourche et j’ai nettoyé le crottin de cheval. J’ai pris très au sérieux ce travail et j’ai nettoyé tous les box avec rigueur, ramené du foin propre. Une fois mon dur labeur terminé, le fakir a soulevé l’ourlet de la tente pour me laisser assister au spectacle.
Depuis ce jour, pendant toute une semaine, je rejoignais le cirque après l’école pour assister au spectacle en échange de mes bons services. Jusqu’à me retrouver dans un numéro, sur le dos d’un cheval au galop. »

Les prochaines interventions seront listées au fur et à mesure.

Retrouvez le projet de NANA en photos sur cet article.